L'Autorité de la Concurrence reconnaît à nouveau la forte dégradation de la situation économique de la répartition pharmaceutique et l’urgence d’intervenir pour rendre pérenne le secteur

L’Autorité de la Concurrence, dans son avis relatif notamment à la distribution du médicament en ville, confirme l’urgence de repenser la rémunération de la répartition pharmaceutique. La Chambre Syndicale de la Répartition Pharmaceutique constate qu’un énième rapport souligne la grande difficulté économique dans laquelle se trouvent les grossistes-répartiteurs, alors que pour la deuxième année consécutive, le secteur affiche des pertes d’exploitation significatives : 23M€ en 2017 et 46M€ en 2018. D’autres autorités publiques (avis de l’ADLC en 2013, rapport IGAS en 2015 et 2017, rapport de la Cour des comptes en 2017) ont déjà fait état de cette très forte dégradation.

Les répartiteurs demandent une réforme de leur mode de rémunération

Acteurs peu connus et indispensables de la chaîne du médicament, les grossistes-répartiteurs assument en France des missions de service public permettant à tous les patients, dans tous les territoires, d’avoir accès aux médicaments dans les mêmes conditions. Chaque jour, les entreprises de répartition livrent ainsi 6 millions de boîtes de médicaments aux 21 600 officines françaises ce qui garantit à chaque pharmacie de recevoir les médicaments dont elle a besoin, dans un délai moyen de 2h15. Ce niveau d’engagement des répartiteurs mobilise aujourd’hui des moyens humains et matériels conséquents. Ils sont menacés par les difficultés économiques rencontrées par le secteur. Le mode de rémunération, déterminé par l’État, ne suffit plus à couvrir les coûts de distribution.

Pour sécuriser l’accès aux médicaments des Français sur l’ensemble du territoire, la CSRP réclame depuis plusieurs années la refonte globale et la revalorisation du modèle de rémunération de la répartition pharmaceutique. La Ministre des Solidarités et de la Santé s’y est engagée lors des débats parlementaires relatifs au Projet de Loi de Finance de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2019.

La réforme du mode de rémunération revêt un caractère d’urgence absolue. Si l'Etat ne garantit pas l'avenir du modèle de répartition pharmaceutique, les conséquences seront lourdes pour les pharmacies, notamment rurales, et leurs patients : remise en cause de l'égalité et de la sécurité d'accès au médicament, accroissement des risques de rupture de stock...

Des discussions sont actuellement en cours avec le ministère. Il est indispensable qu’elles permettent de dégager pour les grossistes-répartiteurs des solutions de nature économique durables et significatives.  Dans la suite de l’engagement de la Ministre et du nouveau constat de l’ADLC, les grossistes-répartiteurs restent confiants dans la possibilité d’être entendus.