"La répartition pharmaceutique, pour une chaîne du médicament en bonne santé !"
Quel est exactement le rôle de la répartition pharmaceutique dans la chaîne du médicament ?
Nous garantissons le bon approvisionnement au quotidien des quelque 22 000 pharmacies sur l’ensemble du territoire français.
Chaque jour, nous distribuons 6 millions de boîtes pour apporter aux patients les médicaments et produits de santé dont ils ont besoin et ce, dans un délai moyen de 2 h 15. Il s’agit du cœur des missions de service public que nous a confiées l’État : assurer le lien continu entre les laboratoires et les officines pour garantir l’égal accès de tous aux médicaments, en tous temps et en tous lieux. Un métier unique puisqu’il permet de concentrer l’offre des fournisseurs de la pharmacie, de répondre aux crises et urgences sanitaires, de prévenir la grande majorité des ruptures de stocks, etc.
Depuis plusieurs années le secteur se dit en crise, qu’en est-il réellement aujourd’hui ?
Du point de vue économique, le système n’est plus tenable. Notre profession connaît une dégradation sans précédent de sa situation économique. Aujourd’hui, la rémunération dont elle bénéficie pour remplir ses missions de service public ne couvre plus ses coûts d’exploitation. En d’autres termes, chaque boîte distribuée génère une perte ! Et le déséquilibre est encore plus flagrant concernant la distribution des médicaments génériques, que nous assurons à près de 70 %, soit plus de deux boîtes sur trois. Alors que la France se donne pour objectif de développer ce marché, ce que nous ne pouvons que saluer dans une logique de maîtrise des dépenses de santé, elle fragilise dans le même temps le maillon indispensable de sa distribution. Une situation par définition intenable pour le secteur, bien sûr, mais surtout incohérente et qui met en péril toute la chaîne du médicament.
Concrètement, quelles sont les propositions de la profession ?
Nous appelons à une refonte du système pour garantir la disponibilité des médicaments pour tous les patients. Et nous sommes loin d’être les seuls à pointer l’urgence d’une réforme. Le dernier rapport de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) conforte cette analyse et insiste sur la nécessité d’adopter des mesures rapides et fortes pour revaloriser la rémunération du service rendu à la collectivité par les répartiteurs pharmaceutiques. Concrètement, il s’agit de revoir le système de rémunération, en priorité sur le générique, et de réserver la marge de distribution en gros aux acteurs de la répartition, car ils sont les seuls à remplir les missions de service public.